Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Voyages en France mais aussi et surtout ailleurs, loin.

Le climat menace les insectes des tropiques d'extinction

Le réchauffement climatique risque de provoquer l'extinction des insectes des régions tropicales et d'autres espèces très sensibles à de faibles variations de température, mettent en garde des scientifiques américains dans des travaux publiés lundi.

 

"Dans les régions tropicales, un grand nombre d'espèces paraissent vivre à leur température optimale (...) et si le thermomètre monte au-dessus de ces niveaux, leurs capacités de survie vont probablement s'amenuiser rapidement", explique Joshua Tewksbury, professeur de biologie à l'Université de Washington à Seattle (nord-ouest), un des principaux auteurs de cette étude.

 

Fragilité

"Nombre d'espèces tropicales peuvent seulement tolérer une variation très faible de la température car elles sont acclimatées à une température quasi-constante toute l'année", précise Curtis Deutsch, professeur de sciences atmosphériques et océaniques à l'Université de Californie à Los Angeles (ouest) co-auteur de ces travaux parus dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 5 mai.

 

Les insectes ne peuvent pas contrôler leur température comme certains mammifères dont la fourrure devient par exemple plus épaisse en hiver. La température des insectes est strictement dictée par l'environnent, ce qui fait que leur marge de tolérance est faible.

 

Tortues et grenouilles aussi

"Le réchauffement terrestre sera de ce fait plus dévastateur pour les espèces tropicales que pour les autres animaux vivant dans des climats plus froids, indiquent nos projections", précise Curtis Deutsch. Selon les modèles de ces scientifiques, un réchauffement du climat tropical variant de deux à quatre degrés Celsius provoquerait probablement l'extinction de la plupart des insectes tropicaux et des animaux à sang froid comme les grenouilles, les lézards et les tortues.

 

"Or, les régions tropicales abritent malheureusement la grande majorité des espèces de la planète", souligne Curtis Deutsch. Ces chercheurs ont étudié l'impact de variations de température de 1950 à 2000 sur la survie de 38 espèces d'insectes autour de la planète. Ils ont ensuite comparé ces courbes de survie aux prédictions de température à la fin du XXIe siècle établies par le Giec (groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat).

 

Les perspectives ne sont pas bonnes pour les insectes des tropiques, particulièrement ceux vivant près de l'équateur où ces animaux vivent près de la température maximum pour leur espèces. "Certaines de ces espèces pourront peut-être évoluer ou migrer mais probablement pas la majorité", ajoutent ces scientifiques.

 

Accroissements

Selon eux, les insectes vivant dans des zones plus éloignées de l'équateur pourraient au contraire connaître des accroissements importants de population. En comparaison, les espèces animales arctiques peuvent supporter de très grands écarts de température. Elles sont capables d'endurer des températures bien au-dessous de leur limite thermale et la plupart continuent à s'adapter même avec le changement climatique, selon les auteurs de cette étude.

 

Ils notent que l'ours polaire voit sa survie menacée par la disparition des glaces, son habitat naturel, résultant du réchauffement climatique, mais l'animal n'est pas lui-même physiologiquement affecté pas la montée des températures. Les travaux publiés lundi ont également des implications indirectes pour l'agriculture dans les tropiques où vit une grande partie de la population du globe.

 

"Le réchauffement affectera aussi les précipitations tropicales avec des effets encore plus grands sur les plantes, mais cela est plus difficile à prévoir car les changements de cycles hydrologiques sont encore mal compris", relève Curtis Deutsch.

7sur7

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article